DEBALLAGE SUR LES RESEAUX SOCIAUX AU MALI: Des gens payés pour faire de la propagande et aussi mentir sur les autres

 


A Bamako, les réseaux sociaux s'enflamment! Après la publication de la liste "Combien ils touchent pour travailler pour...sur les réseaux sociaux" qui jette en pâture à l'opinion nationale et internationale des insulteurs professionnels à la solde des nouvelles autorités de Bamako, une autre liste vient d'être publiée pour, cette fois-ci, rendre publics les noms de cibles désignées.

Sur la liste des cibles à dénigrer et traquer sur les Réseaux sociaux, figurent des hommes politiques, des activistes, des journalistes...Bref, toutes les personnes  connues pour leur refus de hurler avec les loups, notamment en s'opposant aux discours propagandistes de la junte et en dénonçant les travers de la gestion de la transition menée par une bande de Colonels qui se sont attribués des grades de généraux. 

En effet, tous ceux qui osent tenir un discours en rupture avec l'ordre établi sont catalogués et qualifiés de "traitres" à lapider sur les Réseaux sociaux, en attendant d'avoir l'occasion de les faire taire. C'est ainsi que beaucoup d'opposants ont fui pour échapper à la machine de répression. D'autres, qui ont voulu jouer aux téméraires, se sont retrouvés à la prison centrale, s'ils ont la chance de ne pas être enlevé en pleine rue par des hommes encagoulés pour être détenus dans des endroits tenus secrets pour y être "corrigés" sans autre forme de procès.

En effet, des interpellations extrajudiciaires à cause d'opinions émises ou de prises de position contraires aux desiderata de la junte, il y en a à foison lors de cette transition au Mali. 

C'est dans ce contexte que s'est développé le métier très lucratif d'insulteur public. Avec leur smartphone et leur ordinateur connectés à Internet, les insulteurs publics traquent leurs cibles pour leur rabattre le caquet après chaque post publié sur Internet. 

Pis, une campagne de dénigrement est parfois menée contre les cibles, par ces gens sans foi ni loi qui se nourrissent grassement en salissant l'honneur d'honnêtes citoyens, lesquels n'ont eu qu'un seul tort - s'il en est un- à savoir oser s'opposer au diktat des nouveaux maîtres de Bamako qui veulent subtilement transformer un coup d'état en une révolution qui peine à réaliser son ancrage populaire.

Ces mêmes gens payés pour insulter sont aussi chargés de porter haut et fort des informations préfabriquées et très souvent relevant de la propagande, donc très loin de la réalité sur le terrain. Il en est ainsi dans le domaine sécuritaire où on chante régulièrement une montée en puissance de l'Armée avec la publication de bilans tronqués après des confrontations entre les forces armées et les groupes armés terroristes. 

Tout comme, ces mêmes gens payés pour salir l'honneur des autres sont chargés de vilipender tous ceux qui sont ciblés par la politique de répression pour les réduire au silence (hommes politiques, journalistes, activistes, leaders d'opinion). Il s'agit de les charger lourdement de griefs parfois imaginaires pour préparer l'opinion nationale à leur interpellation puis leur incarcération. 

Avec la publication de ces deux listes sur les Réseaux sociaux, qu'en sera-t-il désormais de cette stratégie de dénigrement, voire de délation, qui a créé une nouvelle caste de manipulateurs de l'opinion sur les réseaux sociaux? Ils sont devenus, grâce aux subsides qu'ils reçoivent, riches comme Crésus et rivalisent de zèle et d'ardeur dans leurs activités empreintes de lâcheté, mais très lucratives. Ils ne souhaitent pas, en tout cas, la fin de la Transition au Mali puisque cela les nourrit très bien.

M. D.

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