NOMINATIONS CONTESTEES : Le duo Diomaye-Sonko face à la passion partisane des Pastéfiens

 

Le Sénégal, à n’en pas douter, reste un et indivisible. Par conséquent, tous ses fils doivent participer à la construction de la Nation pour la rendre prospère et performante. Un idéal qui va au-delà de l’appartenance à un parti politique. L’homme ou la femme qu’il faut à la place qu’il faut doit être le crédo des plus hautes autorités. Pourquoi donc cette fronde déclarée au sein de la Majorité présidentielle pour dire non à des nominations de Sénégalais bon teint à des postes de responsabilité ?

Apparemment, dans l’allure de leur victoire à la Présidentielle et surtout aux Législatives où ce fut une bourrasque Pastef, les ouailles du Duo Diomaye-Sonko ne veulent plus rien lâcher, y compris jusqu’au sein de l’Administration publique où les nominations doivent refléter, selon leur désir, « le-tout-Pastef et alliés».

Dans cette mouvance, les seuls choix tolérés en dehors du parti Pastef doivent porter sur des femmes et des hommes qui ont « collaboré » du temps des braises ardentes pour en découdre avec le régime de Macky Sall.

Evidemment, dans cette logique, tous ceux qui ont eu à occuper un poste stratégique au sein de l’Etat, sous le magistère de Macky Sall, se trouvent considérés comme des « sous-fifres » de l’Ancien président et par conséquent doivent être exclus de la gestion des affaires publiques.

Cette situation que nous présentons crument, pour ne pas user de conjectures, pose aujourd’hui un vrai problème au sein de la Majorité présidentielle où des voix s’élèvent de temps en temps – et le mouvement prend de l’ampleur- pour contester des nominations faites par le Président Bassirou Diomaye Faye. Il est le premier responsable dans cette affaire et nous épargnons volontairement le Premier ministre Ousmane Sonko, étant entendu que, selon la Constitution, c’est le président de la République qui nomme aux emplois civils et militaires.

A l’heure actuelle, la construction d’une dynamique unitaire autour de ce qui nous unit, notamment le Sénégal, est la trame de tous les discours prononcés par le chef de l’Etat. Ce qui laisse entrevoir une mobilisation de tous les Sénégalais pour la réalisation du « Projet », terme communément usité pour désigner le programme d’activités issu de la Vision traduite en Référentiel 2050.

Dans cet élan, il n’y a point de place pour des considérations partisanes, l’essentiel étant que le citoyen appelé à la tâche puisse mériter la confiance du Chef de l’Etat dont les critères de choix mettent désormais en avant : la compétence, l’honnêteté, le patriotisme, entre autres. Et surtout l’égalité de chance et la transparence, pour faire référence au principe annoncé d’appels à candidatures.

Il est désormais clair que les qualités des ressources humaines choisies seront en mesure de soutenir et d’accompagner la lutte contre la corruption, la gabegie et la délinquance financière. Disons, en un mot, pour accompagner la mise en œuvre du Jub, Jubël, Jubbanti.

Mais peut-on atteindre cet objectif en excluant ceux qui ont eu à occuper des postes de responsabilités du temps de Macky Sall ?  Evidemment non ! La présomption d’innocence devant être de mise, il faut éviter de couvrir des fonctionnaires, voire des citoyens, de pou et de boue parce qu’ils ont tout simplement accepté de servir la République. En d’autres termes, tout le personnel du système Macky Sall ne peut être traité de tous les maux d’Israël très souvent utilisés pour qualifier la gestion du pays par l’Ancien prézsident de la République aujourd’hui exilé au Maroc.

« Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne » disait un ministre français qui désapprouvait la décision de la guerre contre Saddam Hussein. Tout en étant ministre, il signifiait son opposition. Ne pouvant faire accepter son point de vue, il a finalement choisi la loyauté vis-à-vis des institutions. Voilà toute la question : peut-on reprocher à un fonctionnaire d’avoir été loyal envers sa hiérarchie ?

Combien sont-ils ces Sénégalais qui ruminaient leur rage face à des décisions, voire des prises de positions de l’Administration publique sous Macky Sall, tout en étant continuant à servir l’Etat ? Est-ce une raison de les considérer alors comme des « parias » parce qu’ils n’ont pas rejoint la contestation menée en son temps par Sonko et ses troupes ? C’est leur faire un mauvais procès. Au contraire, il faut convoquer leur expertise pour la mettre au service du développement du Sénégal, tant que la Justice n’aura rien à leur reprocher en ce qui concerne leur participation éventuelle dans des malversations financières ou des machinations contre la volonté populaire de changement incarnée par Pastef et ses alliés.

C’est donc à leurs propres partisans que le président Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko doivent faire face pour leur dire que l’heure n’est pas à l’ostracisme et à la stigmatisation, mais à la mise sous silence de la sensibilité partisane pour procéder au rassemblement des Sénégalais, en vue de relever, ensemble, les défis qui nous interpellent : sécurité, économie, etc…

C’est là où gît toute la pertinence de la sortie en live du Premier ministre sur les réseaux sociaux le weekend dernier, pour calmer les ardeurs de ses troupes en leur faisant comprendre qu’il faille éviter de contester à-tout-va des nominations faites par le président Diomaye Faye. « Il faut continuer à lui faire confiance » martèle le Premier ministre.

A.B.N.


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